Gabriel Marcoux-Chabot

Nipin

nipin

ils marchent

nipinashpishu

ils vont à demi nus

minu-tshishikashu

ils marchent

nipinashpishu minu-tshishikashu

sous le chaud soleil d’une chaude journée d’été

tshishiteumashtau

chuchotements de leur peau

au mois des fleurs

parmi les fleurs

uapikun-pishim

ils sont fleurs et cherchent la chaleur

ils marchent

sous le chaud soleil de l’été

avec dans le cœur

tshishikau-pishim

uapikun-pishim

le chaud soleil du mois des fleurs

kauishauashiti uapukuna

petits soleils

épervières et pissenlits

l’été bourdonne

nipin

nipinamuapukun

et l’abeille butine

nipin

et l’abeille bourdonne

nipin

nipinamuapukun

parmi les fleurs petites et jaunes

les herbes longues

les herbes grêles

les herbes petites et rondes

et la prêle

kaianakashkati mashkushua

kakakanuapekaki mashkushua

kanutamashkuashiti mashkushua

les herbes se couchent

frêles

elles ploient

mais ne cassent ni ne se brisent

sous leur pas

l’été bourdonne

l’abeille t’entraîne

katakuashiti mashkushua

et tu remarques

dans l’herbe tendre

au beau milieu du champ

kaiapishashiti mashkushua

les taches petites et rondes

parmi les herbes longues

utaiminanakashi

minu-tshishikashu

c’est une belle journée d’été

elle se penche et cueille

utaiminanakashi

elle se penche et goûte

utaiminan

nipin utaiminan

le fruit rouge du fraisier

cœur sucré de l’été

et là

dans l’herbe tendre

au beau milieu du champ

ils s’étendent

à demi nus

minu-tshishikashu

et goûtent un instant

minu-tshishikashu

les plaisirs sucrés de l’été

tshishiteu

tshishiteu-tshishikau

tshishiteumashtau

chuchotements de leur peau

tshishishkueu tshishiunakushu tshishishu

tshishiteushkuau minushkaku

un éclair de chaleur

leur traverse le cœur

tshishishkueu minushkaku

mais elle a soif

nipinashpishu uanikashu

ses cheveux sont un soleil

elle a chaud

nipakueu apueshu

fleur parmi les fleurs

au mois des fleurs

uapikun-pishim

sa peau cherche l’ombre

ses pieds cherchent l’eau

Viens !

les herbes avec eux se relèvent

et saluent leur départ

mashkushua

nipin mashkushua

ils marchent

nipakueu uanikashu

ils marchent parmi les herbes longues

mashkushua atishia uanikashu

ils marchent parmi les arbustes et les buissons

atishia shakaua uanikashu

ils marchent et cherchent l’ombre

shakaua mishtukuat nipakueu

ils marchent et cherchent l’eau

shakau atushpi uashkuai

nipi-uashkuai

nipi nipi

nipi

elle n’en peut plus

mais voici

le petit pont les traverses la gravelle

et l’eau qui ruisselle

nipi nipiushiteu nipiukateu nipiukatsheu

C’est un ruisseau. Le Ruisseau noir, qu’i s’appelle.

apishishtikuashu

nipiupitunu kutshiu pakashimu

les pieds dans l’eau la tête en feu le cœur en fête

elle patauge et l’appelle

pakashtueshimu pakashimu

J’arrive, ma belle !

les voilà qui pataugent

namesh

les voilà qui pataugent et s’arrosent

namesh mishtamek

corps ruisselants tendres éclaboussures

soleil éblouissant

namesh mishtamek

grands corps puissants

la truite se cache

en attendant

uapikun-pishim

tshishikau-pishim

soleil de juin

soleil d’été

la fille est bonne à marier

uapikun-pishim tshishikau-pishim nipuieu

nipi nipukup

ils se sont épousés

le soleil les a mariés

nipin

c’est une belle journée d’été

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